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Le Syndrome du Titanic à Vic-Fezensac

Dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale et proposée à Vic-Fezensac par Ciné Vic et l’Office du Tourisme, la projection du film de Nicolas Hulot “Le Syndrome du Titanic” a attiré un public relativement nombreux compte-tenu de la concurrence : soirée Solidarité Internationale à Auch et... “péril vert” pour nos bleus du ballon rond...
On peut penser ce que l’on veut de Nicolas Hulot et ses “sponsors”, on ne peut pas lui enlever le mérite d’avoir brossé un tableau réaliste de la situation actuelle, aussi bien écologique que sociale, d’un monde de folie que le “dieu pognon” a fini par installer comme modèle dominant et qui finalement apparaît trop souvent comme l’unique possibilité. Peut-on reprocher à Nicolas Hulot de se servir du système pour mieux le dénoncer ?
Images fortes, touchantes, troublantes, musiques à faire sursauter les consciences, ce monde fou défile devant nos yeux, agresse nos oreilles, dans un immense tourbillon qui du Nord au Sud (avec des conséquences diamétralement opposées) n’engendre que malheurs et perversions. Les perversions du “libéralisme sauvage” dit l’auteur. Ce film est un constat, un constat que nous sommes nombreux à faire depuis longtemps dans notre petit coin, avec nos modestes moyens, sans avoir accès au porte-voix médiatique et donc bien peu audibles...
Les lumières s’allument... Un long silence s’installe...
Gérard Onesta (ancien député européen Vert, vice-président du Parlement Européen) et Rui Oliveira-Santos (jeune docteur en sciences économiques, diplômé de l’université de Lisbonne) prennent tour à tour la parole. Avec un vécu d’homme de terrain et de dossiers pour Gérard Onesta, lui qui a rencontré la quasi totalité des présidents de la planète, lui qui est allé depuis plus de deux décennies porter, expliquer la parole verte, l’idée d’un autre modèle économique “durablement” respecteux de cette terre que nous foulons tous les jours et respectueux de l’homme dans son environnement, ici au nord comme là-bas au sud.
Plus professoral, plus technique aussi et c’est bien naturel, Rui Oliveira-Santos apportait sa connaissance d’un monde économique qu’il convient de réorienter et présentait sa vision du “droit sociétal” (pour plus d’information sur le sujet : http://poivrevert.blogspot.com/2009/10/fiscalite-et-developpement-du.html
Le décor ainsi planté, la parole était à la salle.
Si l’unanimité semblait être faite sur le constat, ce sont surtout les solutions qui faisaient question. Le Grenelle de l’environnement, la culpabilisation des enfants, les possibilités de chacun, des collectivités, des régions, des élus à chacun des niveaux concernés... Le “progrès” puisqu’on l’appelle ainsi est-il possible sans croissance ? Quel progrès ? Quelle croissance ? La décroissance ? Les instruments de mesure ? Autant de sujets qui allaient être débattus. Les solutions avancées par les intervenants (que ce soit dans le domaine économique ou le domaine politique avec une autre pratique de la démocratie) ont semblé, sinon faire l’unanimité, au moins avoir une très large approbation dans la salle. On peut noter le scepticisme de certains élus qui, peut-être trop pris par leurs activités et leurs responsabilités actuelles, sentent bien le mouvement qui est en marche mais n’ont pas encore évolué au point de pouvoir s’y raccrocher. D’ou une certaine nervosité. Avec le temps...
Mais voilà, il est urgent. “Nous sommes la dernière génération à pouvoir inverser la tendance” dira Gérard Onesta. Les solutions en place, le Grenelle ? Sans en nier certains côtés positifs, Gérard Onesta aura cette définition imagée : “Derrière les violons j’entends le pipeau”. Et oui, la méthode est bonne... et la pratique libérale et capitaliste.
Sans un accord (alors que l’échec paraît déjà inévitable) à Copenhague, l’”écume des vagues” que sont les mesures actuelles sera vite emportée par la lame de fond qui entraînera tout sur son passage, territoires et populations, et encore une fois les plus déshérités d’aujourd’hui seront les plus persécutés de demain par les bouleversements climatiques et par les nantis (que nous sommes...) étrangers aux notions de partage.

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